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On n'empêche pas les faillites avec de l'idéologie

Nombre record de faillites à Bruxelles

PARLEMENT BRUXELLOIS 17/01/2024 - „La politique économique bruxelloise s’est trop concentrée sur l’idéologie et pas assez sur le renforcement du tissu économique.” C’est ce qu’a reproché Imane Belguenani (députée bruxelloise, Open Vld) à la ministre bruxelloise de la Transition économique, Barbara Trachte (Ecolo), lors d’un débat sur le nombre record de faillites à Bruxelles. „On a surtout trop peu fait pour réduire la pression fiscale.”

Le nombre de faillites a atteint un niveau record en 2024 à Bruxelles (+15 %). Le nombre de dissolutions judiciaires a également fortement augmenté (140 par mois). Lorsqu’il ne reste plus rien, une dissolution est moins coûteuse qu’une faillite. Selon Paul Dhaeyer, président du tribunal de commerce francophone, cité dans L’Echo, la cause est à chercher dans les séquelles du COVID et les crises successives. De nombreuses petites et grandes entreprises n’ont plus de marges ou de réserves pour affronter la crise.

„Lors de nombreuses visites d’entreprises,” réagit Imane Belguenani, „nous recevons des retours selon lesquels les entreprises ne trouvent pas de personnel qualifié, mais aussi que la pression fiscale, en particulier celle au niveau communal, est trop élevée. C’est ce qui ressort du ressenti de terrain. Le rapport de la Cour des comptes sur les difficultés d’activation via Actiris, le rapport de VOKA Metropolitan sur la pression fiscale des entrepreneurs à Bruxelles par rapport à la périphérie, l’appel de Brussels Industries Synergy sur le besoin d’espace pour les entreprises manufacturières … s’accumulent.”

Au parlement, la ministre Trachte a répondu qu’elle avait, ces dernières années, affronté ces crises avec beaucoup de pragmatisme et de concertation avec les employeurs. Notamment grâce à des soutiens financiers pour la médiation d’entreprise, les réorganisations judiciaires, et la plateforme pour les entreprises en difficulté.

Imane Belguenani s’est réjouie que la ministre ait répondu favorablement à sa demande de prolonger le soutien financier pour la médiation et de l’amener à la table du gouvernement. „Cela peut déjà sauver de nombreux emplois à court terme,” estime Belguenani. „Mais là où il y a eu du pragmatisme dans les crises, la politique a trop surfé sur l’idéologie et les idées pour renforcer et adapter l’économie bruxelloise aux défis climatiques. Notre groupe Open Vld l’a souvent souligné, par exemple avec la donut economy. Les donuts sont séduisants et délicieux, mais ils ne sont pas toujours bons pour la santé – et pas non plus pour la santé de l’économie bruxelloise. Notre économie a aujourd’hui vraiment besoin d’un régime équilibré à long terme,” a déclaré Belguenani au parlement.

Elle fait référence à la théorie du donut de Kate Raworth, une théorie que la ministre Trachte souhaitait utiliser comme guide. „C’est très conceptuel, cela nie le besoin de croissance et, contrairement à ce que nous voyons réellement dans les entreprises, cette théorie sous-estime la capacité d’innovation des entrepreneurs. Soyons clairs : la priorité est de rendre la pression fiscale sur nos entrepreneurs transparente et d’assurer davantage d’activation sur le marché du travail, notamment dans les secteurs qui ont un impact sur le climat et la transition économique,” conclut Belguenani.
 

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